mardi 4 novembre 2008

Les maisons de disques misent sur le téléchargement gratuit sur le web

Loi antipiratage: le gouvernement critiqué par la CNIL

Dans un avis confidentiel, le gendarme des libertés informatiques a jugé dangereuse la Loi Internet actuellement soumise au Parlement. Sa conclusion est claire et tient en une ligne tout en bas de ce long document : "Elle estime dès lors que le projet de loi ne comporte pas en l'état les garanties nécessaires pour assurer un juste équilibre entre le respect de la vie privée et le respect des droits d'auteur."


Encore un cuisant démenti à la logique d'Albanel.


Les maisons de disques misent sur le téléchargement gratuit sur le web, et surprise, les ventes de disques en profitent !

Pendant des années, les maisons de disques ont lutté contre le piratage et la diffusion illégale de chansons sur Internet, mais de plus en plus, industriels et artistes proposent leurs titres en libre accès sur le web avec comme conséquence inattendue, une hausse des ventes.

En 2007, Radiohead avait rompu avec sa maison de disques Emi et proposé son dernier album "In Rainbows" en ligne au prix choisi par l'internaute - y compris gratuitement. Selon l'éditeur du groupe anglais, avec 3 millions de copies écoulées en un an, les ventes d'"In Rainbows", ont été meilleures que celles de leur précédent album "Hail to the Thief".

"C'est quelque chose qui ne serait jamais arrivé dans l'univers des grands labels il y a encore cinq ans", note Aram Sinnreich, fondateur de Radar Research, un cabinet d'études sur l'industrie musicale.

Avec le développement d'internet dans les années 1990, les maisons de disques ont fait la chasse aux sites de partage de fichiers (peer-to-peer) comme Napster, qui permettait à quiconque de télécharger et d'échanger des chansons gratuitement. Après la condamnation en justice de Napster, le piratage a continué à prospérer - à l'inverse des labels.

Changer de logique

Les artistes ont tenté de compenser ce manque à gagner en multipliant les dates de concerts et en négociant l'utilisation de leur musique dans les films, les émissions de télévision ou la publicité. De leur côté, les maisons de disque ont diversifié leur gamme de produits et mis sur le marché des disques vinyles ou des versions haut de gamme des CD.

C'est bien pour doper les ventes que Columbia, filiale de Sony, a mis gratuitement l'album de Bob Dylan à disposition sur internet, en "streaming", facilement téléchargeable par les internautes avec des petits logiciels gratuits largement disponibles sur le web. Surprise ! "Tell Tale Signs" est alors monté au sixième rang du classement des 200 meilleures ventes d'album aux Etats-Unis, selon le magazine Billboard.

De même, le label a autorisé l'écoute de l'album des Kings of Leon sur le site Last.fm (http://www.last. fm), également très facile à "ripper" par n'importe quel internaute, une semaine avant sa sortie. Le 11 octobre dernier, il pointait au 5e rang du célèbre classement Billboard !

"Cette année, les labels commencent à oser plus de choses et à aller chercher les internautes, au lieu de les traquer comme des délinquants", analyse un spécialiste de la musique en ligne.

Ces initatives encore isolées pourraient influencer les grandes majors à changer de comportement, elles qui ont accusé le téléchargement gratuit de nuire aux ventes de disques, observent avec perplexité ces exemples du contraire. Aux Etats-Unis, les ventes de CD ont chuté, passant de 700 millions de disques vendus en 2000 à 450 millions l'an passé, selon le cabinet Nielsen SoundScan, et malgré la répression du téléchargement gratuit, celui-ci ne s'est jamais si bien porté ! Et sans doute les majors commencent elles à comprendre que cette politique est un échec, qui nécessite une autre approche

source Da 30

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ça c'est vrai pour des artistes déjà connus, avec un public déjà acquis. C'est pas le petit indé qui pourra se faire connaître et signé avec ce système car qui voudra le signer si tous ses titres sont déjà dispo gratos sur le net ?