samedi 15 décembre 2007

Le nouveau campement des Enfants de Don Quichotte évacué par la police

Le nouveau campement des Enfants de Don Quichotte évacué par la police
LEMONDE.FR avec AFP | 15.12.07 | 12h39 •

Quelques heures après avoir été installé, près de Notre-Dame de Paris, le nouveau campement des Enfants de Don Quichotte a été évacué par les forces de l'ordre, samedi 15 novembre. Les gendarmes mobiles, qui sont intervenus sans casques ni boucliers, ont démonté l'ensemble des tentes, qu'ils ont chiffré à plusieurs dizaines. Augustin Legrand, porte-parole de l'association, avait auparavant déclaré que 250 tentes avaient été montées, soit presque autant qu'au plus fort du campement installé l'an dernier, à la même période, le long du Canal Saint Martin.


Denis Baupin dénonce "la violence incroyable déployée par les forces de police"


Denis Baupin, adjoint Verts au maire de Paris, s'est rendu sur les lieux que tentaient d'investir les Don Quichotte, samedi matin, pour apporter son "soutien" à l'action menée par l'association. Après l'intervention des forces de l'ordre, il a dénonce " la violence incroyable qui a été déployée par les forces de police pour déloger ce début de campement". "La réponse à apporter au scandale du mal logement n'est ni la matraque, ni jeter des individus dans la Seine, mais d'apporter des réponses immédiates, concrètes, à tous ces gens en situation d'urgence", a-t-il déclaré, demandant "la réquisition des milliers de logements vacants, l'augmentation de l'offre de logements sociaux et un coût d'arrêt à la spéculation immobilière". – (Avec AFP.)

L'intervention des forces de l'ordre ne s'est pas déroulée sans heurts. Dans une bousculade, un militant de l'association est tombé dans la Seine avant d'être rapidement secouru par un policier de la brigade fluviale, dont deux canots pneumatiques et une barge avaient été mobilisés. Il a été remonté sur le quai puis interpellé. Jean-Baptiste Legrand, frères d'Augustin, a également été interpellé.

Les militants de l'association se sont ensuite rassemblés sur le parvis de la cathédrale pour appeler les Parisiens à venir "exprimer leur solidarité" avec les sans abri. La présence de deux tentes sur le parvis a provoqué une nouvelle intervention des autorités, plus rude que la précédente, selon un journaliste de l'AFP.

"PROMESSES NON TENUES"

Le gouvernement avait averti, vendredi, qu'il ne tolèrerait aucun nouveau campement. La ministre du logement, Christine Boutin, avait prévenu qu'elle "n'acceptera pas d'avoir des tentes, donc elles seront évacuées par les forces de police". Tout en soulignant que "le campement des Don Quichotte a eu le mérite [en 2006] de sensibiliser les politiques, l'opinion, (...) sur la gravité de la situation", Mme Boutin avait estimé qu'"à la fin de ce campement les personnes (...) se sont retrouvées dans des conditions sanitaires et psychologiques beaucoup plus graves que quand elles étaient entrées sous la tente". Elle a exhorté "les personnes qui seraient sollicitées pour aller sous la tente de ne pas y aller"

Pour Augustin Legrand "les promesses non tenues" du gouvernement, qui font que "cette année encore, plusieurs milliers de personnes dorment sur les trottoirs", justifient cette nouvelle action. Il rappelait, jeudi, que "sur les 27 000 places [d'hébergement durable] promises", "14 000 seulement [sont] disponibles".

Le Secours Catholique, qui avait apporté son soutien à cette nouvelle opération dans un communiqué, s'est dit "atterré" par les déclarations de Mme Boutin, selon lesquelles "les objectifs en termes d'hébergement (des sans abri) étaient atteints". "Nous gérons des centres, ils sont remplis à plus de 100%. Il n'y a pas de place disponible", a affirmé son secrétaire général, Pierre Levené. "Réouvrir des gymnases pour accroître les capacités d'accueil, c'est un bond en arrière de 20 ou 30 ans (...) nous sommes très inquiets en cette période hivernale car il manque un nombre important de places d'hébergement", a-t-il ajouté. Le Secours Catholique a indiqué qu'il allait "apporter un soutien humanitaire aux personnes à la rue présentes sur le campement" des Don Quichotte.

Aucun commentaire: